Table ronde : les NFTs, au-delà de la bulle spéculative, des perspectives réelles pour les créateurs ?

Les rencontres d’Arles, célèbre festival de photographie, qui réunit chaque été artistes, professionnels et amateurs de photographie depuis 1970 ne pouvait ignorer le phénomène technologique de la Blockchain et des NFT dans sa programmation.

Par Marc-Olivier BERNARD, publié le 5 août 2022

La table ronde organisée à l’initiative de l’ADAGP pendant la semaine d’ouverture des rencontres d’Arles avait pour objectif de donner des pistes sur les NFT pour les professionnels présents durant cette première semaine. Ce sujet émergent relève de l’art, de la technique, du juridique et du marché de l’art, aussi Marie-Anne Ferry Fall, directrice générale de l’ADAGP et animatrice de la table ronde, a sollicité des intervenants spécialisés qui ont traité de manière croisée ces angles.  

Après une présentation du sujet par Marie-Anne Ferry Fall (1:29), Pierre-Elie de Pibrac, photographe et cofondateur de Rhapsody curated a proposé une définition des éléments constitutifs de la technologie NFT, avec une approche illustrée par sa propre expérience (5:25). Puis, la question du marché NFT a été abordée par Boischaut, grâce à l’expérience accumulée avec nos 6 ventes aux enchères de NFT, permettant un premier retour de ce marché naissant, avec des acheteurs plus proches des amateurs d’art classique qui viennent progressivement sur ce segment, que des acheteurs « cryptos » (16:45).

Dominique Sagot-Duvauroux, économiste et professeur à l’Université d’Angers, a proposé une analyse de l’économie de ce nouveau marché, en partant du marché de l’art classique, avec des chiffres consolidés. Par ailleurs, il montre comment cette technologie permet de « solidifier le marché de la photographie d’auteur » en notant qu’elle permet de renforcer deux composants du « triptyque de la valeur sur le marché de l’art » : la rareté et l’authenticité, le dernier composant étant celui de la notoriété (28:00).

Enfin, Matthieu Quiniou, avocat spécialisé a détaillé les 3 points de friction entre les NFT et le droit d’auteur, recensés par Marie-Anne Ferry Fall : l’authentification permettant de garantir que le NFT est produit par l’artiste ou ses ayants droit, le droit de suite prévu notamment dans le smart contract et enfin la possibilité et la nécessité d’inclure dans le NFT d’une œuvre numérique proposée à la vente un contrat de licence (41:21).

S’en est suivi des questions et des échanges avec l’auditoire, puis des rencontres fructueuses dans les rues d’Arles, qui montrent que le sujet commence à se consolider, avec une convergence d’idées sur les bonnes pratiques et des amateurs d’art qui s’intéressent à l’apport de cette technologie à l’art, à la différence du monde crypto, qui le voit comme un outil de spéculation.

Crédits photo : sauf menti on contraire en légende de l’image, toutes les photos de cette page sont sous copyright Boischaut Digital SAS

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